Du temps où le Duc était prisonnier en Angleterre…

La forêt, au Moyen Age, était le lieu de toutes les richesses et celui de toutes les peurs.
Y habitaient des ermites (les moines grandmontains de Boulogne – l’ermite de la motte de l’Ermitage) mais aussi des hommes d’armes et des brigands. Elle était terre de chasse, mais aussi terre des loups (le Parc aux loups dans Russy).

Les ressources qu’elle offrait étaient multiples, fer (ferriers dans Boulogne, le marchais ferreux dans Russy) et surtout le bois, bois à tout faire :
charpentes, bardeaux, pans de bois (qui avec le torchis constituaient les murs des maisons), meubles, charpentes et arbres des moulins, bateaux, charrettes, bois de chauffage, charbon de bois, merrains pour les tonneaux, manches des outils, jusqu’aux assiettes et, dans les arbres, le miel sauvage.

Outre la peur, elle suscitait une certaine répulsion : les riverains avaient une réputation de voleurs de bois et les bêtes sauvages (cervidés et sangliers) causaient des dégâts aux cultures.

Beaucoup y avaient « usage », confréries, couvents, seigneurs proches du pouvoir, particuliers, tant pour leur chauffage que pour des « ediffices, molins et aultres esglises », et même pour faire « le rost à la nopce de leurs enffans ».

Les usages ont entraîné des abus, tant pour les riches que pour les pauvres, tant pour les gens des villes que ceux des champs, tant de la faute de mauvais « fonctionnaires », tant pour les besoins des reconstructions d’après Cent Ans de guerres.

Ce texte de 1457 (A.N. Q1 503/1), s’il est un peu répétitif dans le détail de la visite de la forêt de Russy, aborde tous les aspects de cette introduction.

La transcription du texte de 1457 : Fichier en lecture et copie libre.

Arguments sur la vie quotidienne au milieu du XVe siècle : lecture et copie libre.