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les recoupements de structures |
Vous avez pu voir au fil de ces pages que l'examen de la position de certains
"sites" par rapport à d'autres n'était jamais
négligé, surtout quand il s'agit d'évitement ou de recoupement.
Les exemples évoqués jusque là concernent l'étang
de Montpercher : Montpercher contourné par le parcellaire de Montfrault
; le même parcellaire intact à travers les fosses d'extraction
d'argile. Dans les deux cas, il permet de conclure à la postériorité
de la construction du parcellaire par rapport à la fondation de
l'étang.
La métallurgie propose plusieurs exemples inverses, dans Boulogne, mais aussi dans Chambord. Il s'agit de recoupements de parcellaires par des fosses d'extraction de minerai. Un de ces exemples concerne en plus un ferrier bien conservé, déjà connu de Florance (Si vous en cherchez la trace dans ses écrits, admirez au passage avec quelle précision il situe l'objet).
Sur
cet ensemble métallurgique (extraction et déchets), on constate
ceci :
- la fosse détruit le parcellaire, sur toute sa traversée,
- un des deux ferriers du site, installé au bord de la fosse, recouvre
une partie du talus du parcellaire, au bord de la partie détruite
par l'excavation.
Ce double recoupement entraîne la même conclusion : l'extraction
de minerai et la production de déchets (et bien entendu de fer)
sont postérieurs à la construction du parcellaire. Mieux,
du fait de la fonction du talus/fossé qui est de délimiter
un territoire, le site métallurgique n'a pu s'installer de cette
manière que si la fonction de limite était à l'époque
déjà caduque. Je n'ai pas d'information datée sur
le domaine en question. Il ne s'agit ni de Montfrault, ni du Clos des
moines, mais d'un très grand domaine s'étendant à
la fois dans Chambord et Boulogne. Je n'en connais pas le nom et j'ignore
s'il existe à son sujet des archives. Il entre très probablement
dans le cadre des fiefs repris par les comtes de Blois au cours du XIIIe
siècle. Avec les précautions d'usage, la date relative pour
ce site métallurgique est donc : à partir du XIIIe siècle.
Relief karstique et domaines offrent aussi des recoupements intéressants.
La branche sud-ouest du parcellaire de La Chaussée (plan en page chemins) contourne dans une courbe serrée un effondrement déjà présent lors de sa construction, tandis que le talus d'une branche interne déverse littéralement dans un effondrement qui s'est creusé depuis. Ces deux exemples témoignent de la permanence des modifications du relief dans cette zone, sous l'action des eaux infiltrées.